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Salmonelles Vol d’ordinateurs dans l’affaire Lactalis

© C. Watier

Les parents d’un enfant ayant consommé du lait infantile Lactalis contaminé par des salmonelles ont porté plainte mercredi à Paris pour « dissimulation de preuves » après un vol d’ordinateur contenant des éléments de l’enquête judiciaire.

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Le 10 mai, trois ordinateurs et une tablette avaient été dérobés lors d’un cambriolage dans une annexe parisienne de la DGCCRF, la Répression des fraudes, un des services en charge de l’enquête sur ce scandale autour du puissant groupe laitier, a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant une information du Canard Enchaîné.

« L’hypothèse d’un vol ciblé »

L’un des ordinateurs contenait des « éléments sensibles » de cette enquête préliminaire, ouverte en décembre par le parquet de Paris pour « blessures involontaires » et « mise en danger de la vie d’autrui ». « L’hypothèse d’un vol ciblé n’est pas établie à ce stade des investigations, notamment parce que d’autres effets ont été volés dans différents étages et bureaux ».

« Le lieu du vol, le contenu des ordinateurs volés et le mode opératoire permettent de penser que ce vol a été commis par des barbouzes » pour dissimuler des preuves, estime l’avocat du couple. Pour Maître Yassine Bouzrou, le parquet de Paris « privilégie naïvement la thèse du hasard » en ne reliant pas les deux enquêtes.

L’enquête préliminaire en cours

« La position du parquet renforce l’hypothèse que le groupe Lactalis est protégé, d’autant plus que l’usine incriminée a pu rouvrir » en juin à Craon (Mayenne), dénonce-t-il. L’enquête préliminaire dure depuis neuf mois. À la mi-janvier, 37 bébés atteints de salmonellose après avoir consommé un produit d’alimentation infantile Lactalis ont été recensés en France.

Le géant laitier a été critiqué pour avoir tardé à réagir après deux contrôles internes en août et novembre 2017. En janvier, ce même couple, représenté par Maître Bouzrou, a déposé une plainte avec constitution de partie civile contre le groupe laitier et des services de l’État, les accusant d’une « administration de substances nuisibles ayant entraîné une infirmité permanente ».

Cette qualification criminelle, plus grave que les délits visés par l’enquête du parquet, rendait possible cette procédure, qui passe outre l’action du procureur et permet d’obtenir la désignation d’un juge d’instruction. Elle n’a pas abouti à ce jour, pour des raisons procédurales, selon des sources concordantes.

AFP

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